Correction étape par étape
Préalable indispensable : Méthode de commentaire d'arrêt
Voici donc l'arrêt à commenter... en trois heures
Première
chose : vous faites la fiche d'arrêt brièvement au brouillon :
les faits, la procédure,
les arguments du pourvoi ici rejetté. Inutile de faire une introduction
démesurée, quand bien même le pourvoi serait-il ici fort
long. Vous
résumez.
Vous repérez bien dans l'arrêt les parties contenant la position de la Cour de cassation.
Cour de cassation chambre civile 3
Audience publique du mercredi 29 septembre 2010
Sur le moyen unique :
Vu l'article 640 du code civil,
ensemble les articles 544, 545 et 641 du même code ;
Attendu que les fonds inférieurs sont assujettis
envers ceux qui sont plus élevés, à recevoir les eaux qui
en découlent naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué
; que le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave
la servitude du fonds inférieur ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Chambéry,
24 février 2009), que M. René X... est propriétaire de
la parcelle n° 272 ; qu'il est également propriétaire en indivision
avec son frère M. Pierre X... de la parcelle contiguë n° 271
; que ces deux parcelles sont bâties ; qu'au Nord-Ouest de ces deux propriétés
se trouvent une parcelle n° 483 appartenant à M. Y... puis à
M. Z..., sur laquelle est édifiée une maison d'habitation avec
piscine et une parcelle n° 384 appartenant à Mme A... sur laquelle
est édifiée une maison d'habitation ; qu'à la suite de
la construction de ces deux maisons et de la piscine, les consorts X... se plaignant
de l'inondation de leurs propriétés par des arrivées d'eau
en provenance des parcelles 483 et 384, ont assigné les propriétaires
de celles-ci en réparation leur préjudice ; qu'un expert judiciaire
a été désigné ;
Attendu que pour retenir la solution A préconisée
par l'expert judiciaire pour supprimer l'inondation de leur propriété,
l'arrêt, après avoir constaté que les stagnations d'eaux
dans les propriétés X... étaient exclusivement imputables
aux constructions de Mme A... et de M. Y... qui constituaient un obstacle à
l'évacuation des eaux au point bas, retient que la solution demandée
par les consorts X... pour mettre fin aux désordres ne peut être
retenue, que c'est la solution A consistant en un drainage en épis en
partie basse du terrain des consorts X... qui doit être retenue, qu'à
partir du moment où il s'agit de la solution la plus efficace, de nature
à leur donner satisfaction, les consorts X... ne peuvent la refuser sous
prétexte qu'elle se trouve sur leur terrain, Mme A... et M. Y... ne pouvant
être rendus responsables des choix d'urbanisation de la commune de Saint-Jorioz
et qu'il s'agit de drains souterrains qui n'endommageront pas leurs propriétés
;
Qu'en statuant ainsi, alors que le
propriétaire du fonds inférieur ne peut être contraint,
afin de remédier à une aggravation de la servitude naturelle d'écoulement
des eaux causée par le propriétaire du fonds supérieur,
d'accepter la réalisation d'un ouvrage sur son propre fonds, la cour
d'appel a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE
Ceci
doit être fait en 10 min environ. Quand c'est terminé :